Balado de Services financiers Innovation CIBC

Comparaison des effets de la crise financière de 2008 et de ceux du coronavirus sur les entreprises de technologie en démarrage

Episode Summary

Contrairement à il y a 12 ans, les entreprises en démarrage d’aujourd’hui sont mieux placées pour composer avec les effets économiques de la COVID-19 si elles répondent à ce seul critère.

Episode Notes

Il y a plus d’une décennie, le monde des entreprises en démarrage a été secoué par la pire récession de notre génération. L’expert en capital de risque Rob Antoniades, d’Information VP, croit que les choses sont très différentes aujourd’hui.

En 2020, la COVID-19 a causé un choc externe au système, forçant les consommateurs à se replier. Antoniades est convaincu que les choses sont différentes cette fois-ci, et que les entrepreneurs qui gèrent des entreprises en démarrage sont plus susceptibles de survivre s’ils offrent une bonne proposition de valeur et s’ils croient au mantra « l’argent est roi ».

Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse www.cibc.com/servicesfinanciersinnovation. 

Episode Transcription

Présentateur (00:12) :

Aujourd’hui, dans le balado de Services financiers Innovation CIBC.

Michael Hainsworth (00:17):

Rob Antoniades est le cofondateur d’Information Venture Partners et l’un des dirigeants des placements directs dans l’économie de l’innovation depuis 2004. Il a connu les montagnes russes de la crise financière de 2008. Quelles leçons les entreprises en démarrage prospères peuvent-elles mettre en pratique dès aujourd’hui?

Rob Antoniades (00:33):

Il faut toujours gérer ses finances et être prudent dans ses hypothèses. « Planifiez pour le pire, espérez le meilleur et adaptez-vous en conséquence » est une chose que nous répétons à toutes les sociétés de notre portefeuille. L’argent est roi. Assurez-vous d’en avoir assez pour surmonter toute incertitude et adaptez votre modèle de communication. Des occasions s’offriront à vous. Si vous avez une bonne proposition de valeur et le capital nécessaire pour vous en sortir, vous devriez survivre.

Présentateur (01:05) :

Voici Michael Hainsworth.

Michael Hainsworth (01:08):

Rob, en 2008, la crise financière a été un choc économique interne qui a eu une incidence sur les liquidités des entreprises. La crise actuelle a plutôt été engendrée par une force externe qui touche tout le monde, y compris le consommateur. Ainsi, les entreprises en démarrage sont-elles plus ou moins susceptibles de se redresser cette fois-ci?

Rob Antoniades (01:23):

C’est une excellente question, Michael, mais je crois que cela dépend vraiment de leur secteur d’activité et des secteurs qu’elles desservent. Les chocs ont également une incidence sur les jeunes entreprises, comme les entreprises en démarrage, mais comme je l’ai dit, tout dépend de la clientèle à laquelle elles vendent. En 2008, la crise a réellement eu une incidence sur les sociétés qui vendent au secteur des services financiers. En 2020, la situation est bien différente. La crise a une incidence sur les entreprises qui vendent leurs produits à des PME ou à d’autres segments verticaux comme les voyages, les divertissements et l’hôtellerie. L’ampleur des répercussions ou la puissance de cette force dépendent vraiment de leur clientèle et de leur modèle d’affaires.

Rob Antoniades (02:08):

La situation est très difficile pour celles qui sont touchées. Ce sera toutefois un peu plus facile pour les entreprises qui ont une clientèle plus vaste et plus diversifiée, ou qui vendent à des segments qui se portent raisonnablement bien dans ce contexte. Que la crise soit causée par des chocs internes ou externes est un facteur à prendre en considération, mais je crois que le modèle d’affaires en est un encore plus important.

Michael Hainsworth (02:30):

Si le consommateur devient le signe avant-coureur de mauvaise nouvelle, les entreprises qui sont plus près de celui-ci sont-elles ainsi plus ou moins susceptibles de se redresser plus rapidement que celles qui se situent un peu plus haut dans la chaîne?

Rob Antoniades (02:45):

Si la santé du consommateur s’améliore, je crois qu’il s’agira d’un indicateur avancé. Si la santé du consommateur ne s’améliore pas, et nous ne connaissons pas encore la réponse à cette question, je crois qu’il ne s’agira pas d’un indicateur avancé.

Michael Hainsworth (03:41):

Parlons de ce qui se fait actuellement comparativement à ce que nous avons observé lors de la crise financière de 2008. Qu’est-ce que les entreprises de technologie en démarrage ont mis à profit à l’époque pour faire croître leur entreprise par rapport à ce qu’elles font aujourd’hui? Nous savions que les taux d’intérêt avaient dépassé un plancher lors de la crise financière de 2008. Une tonne d’argent avait été injectée dans le système pour créer des liquidités. Cette fois-ci, tout cet argent est donné aux consommateurs.

Rob Antoniades (04:07):

Je crois que l’une des différences entre 2008 et 2020, en ce qui concerne la communauté des entreprises en démarrage, c’est qu’aujourd’hui elle est bien capitalisée. En d’autres mots, il y a eu un accroissement des investissements en capital de risque au cours des cinq dernières années, et de nombreuses entreprises en démarrage ont un bon bilan et disposent des liquidités nécessaires pour subvenir à leurs besoins en cette période d’incertitude. Ajoutons à cela les programmes offerts par les gouvernements qui les aident à subventionner la paie. Ajoutons aussi à cela, du moins dans le contexte canadien, l’accessibilité des crédits de RS&DE qui sont déboursés plus rapidement qu’en temps normal, ce qui permet de fournir des capitaux supplémentaires aux entreprises en démarrage pour qu’elles puissent traverser la tempête.

Rob Antoniades (05:08):

En tant que société, nous faisons les choses un peu différemment et je crois que c’est ce qui nous aidera à atténuer les risques, même si cela ne dure pas éternellement. Au bout d’un certain temps, si les activités sous-jacentes et la demande pour ces entreprises en démarrage ne se redressent pas, les liquidités s’épuiseront. Si les répercussions sont à court terme, et il semble de plus en plus que c’est le cas, je crois que nous serons en mesure de traverser la tempête plus facilement. Toutefois, si une deuxième correction survient, il sera un peu plus difficile de s’en sortir.

Michael Hainsworth (05:42):

William Gibson a dit un jour que l’avenir est là, mais qu’il n’est tout simplement pas réparti également. J’imagine qu’on pourrait dire la même chose d’une communauté d’entreprises en démarrage bien capitalisée. Où se trouve cette cohorte bien capitalisée au sein de la communauté des entreprises en démarrage? Qui a l’argent?

Rob Antoniades (06:01):

Qui a l’argent? Tout dépend du moment où l’entreprise a eu la chance de recueillir des fonds. Celles qui ont pu le faire au cours des 12 derniers mois ont probablement l’argent. Dans quelles entreprises les gens ont-ils investi au cours des 12 derniers mois? Je crois qu’ils ont investi dans beaucoup de secteurs qui n’obtiendraient probablement pas le même investissement aujourd’hui. Les services de livraison pour les restaurants, par exemple, sont devenus une catégorie de placement importante pour la communauté du capital de risque. Pour ceux qui exercent leurs activités dans le commerce électronique, la communication ou la collaboration, il s’agit de secteurs qui se portent très bien aujourd’hui.

Rob Antoniades (07:02):

Il en va de même pour le secteur de la sécurité et de la gestion de trésorerie qui continuent d’avoir accès à des capitaux, car la pandémie de COVID-19 a validé la pertinence de leurs modèles d’affaires et accéléré le développement de leurs entreprises. Il y a donc des milliards et des milliards de dollars de capitaux inutilisés accessibles pour les bons modèles d’affaires; les gens réfléchissent simplement un peu plus à la façon dont ils souhaitent les libérer. L’approche a été plutôt générique au cours des 12 derniers mois. Si vous aviez une entreprise intéressante, vous alliez obtenir des capitaux. Espérons que ces fonds figurent toujours à votre bilan.

Michael Hainsworth (07:32):

Chaque crise crée des occasions. Est-ce que toutes les entreprises doivent se tourner vers la technologie sans contact?

Rob Antoniades (07:41):

Non, ce n’est pas nécessaire. Il y a beaucoup d’idées et bien des entreprises formidables sont fondées en temps de crise. Beaucoup d’excellentes entreprises sont le fruit de crises. Dans le contexte actuel, il y a donc des occasions qui se présentent pour les entrepreneurs. Ils peuvent penser à faire de nouvelles choses parce qu’ils n’avaient jamais fait face à certains problèmes. N’oublions pas que les entrepreneurs excellent dans la résolution de problèmes. Le paiement sans contact est un très bon exemple des occasions qui se présentent actuellement, mais les banques ont passé les deux derniers mois à modifier leur modèle d’affaires pour les offrir. Il en va notamment de même pour tous les autres acquéreurs de commerçants. S’agit-il d’une occasion à saisir? Non, mais c’est un exemple de ce qui peut être fait de bien. Il y a donc deux catégories de personnes : d’abord, celles qui observent la situation actuelle, qui constatent qu’il existe de réelles occasions, et qui tentent de résoudre ces problèmes et de bâtir des entreprises. Puis, il y en a d’autres qui s’adaptent à ce qui leur arrive et trouvent une solution, ce qui leur permet d’accélérer le développement de leur entreprise.

Rob Antoniades (08:44):

Je crois que le paiement sans contact est un très bon exemple, mais il en va de même pour d’autres idées, comme l’automatisation des processus. Pensons à toutes ces entreprises qui, au cours des trois derniers mois, se sont aussi tournées vers une main-d’œuvre à distance. Qu’advient-il de leurs processus? On ne peut plus déplacer une feuille de papier d’un bureau à un autre. On n’a plus les mêmes contacts. On a dû améliorer l’automatisation, et créer une toute nouvelle façon de collaborer et de communiquer. Ce sont là de réelles occasions. Je ne crois pas que le monde redeviendra exactement comme il l’était auparavant. Nous allons adopter de nouvelles technologies et nous y adapter.

Michael Hainsworth (09:21):

De quelle manière notre réaction à la pandémie peut-elle faire partie de la vie quotidienne des entreprises en démarrage? On parle beaucoup de la façon dont la pandémie de COVID-19 va changer les choses pour toujours. J’hésite un peu à emboîter le pas. J’imagine que les choses vont changer de certaines façons. Comment percevez-vous leur évolution?

Rob Antoniades (09:39):

Chaque crise amène de nouvelles réactions. Je crois que la tendance bascule à un extrême, puis finit par revenir à la normale. Les gens se sont aperçus que les entreprises peuvent bien fonctionner dans un environnement de travail à distance. Ce n’est peut-être pas idéal, mais elles fonctionnent bien. Les besoins en matière d’éléments comme l’espace de bureau vont donc changer; le besoin en matière de réseaux de communication s’est accru et celui en matière de sécurité pour ces réseaux va exploser. Il y aura effectivement des changements permanents à la suite de la pandémie de COVID-19. Il y aura de nouvelles technologies et de nouvelles façons de faire des affaires, mais la situation ne sera pas aussi extrême que le pire scénario que nous aurions pu envisager. Ces changements seront-ils permanent? Je crois que oui.

Michael Hainsworth (11:09):

Qu’en est-il des pertes d’emplois? Leur nombre a été considérable. Pensez-vous que les répercussions sur le secteur de la technologie seront permanentes? Comment se comparent-elles à celles de 2008, lorsque nous avons alors été témoins d’un afflux d’avis de congédiements?

Rob Antoniades (11:19):

Notre secteur s’est très bien adapté. Même si nous détestons l’élément humain de devoir laisser partir des employés, il s’agit d’une façon de sauver une entreprise en période d’incertitude. N’oublions pas que les flux de trésorerie de ces sociétés ne sont pas positifs. Chaque dollar dépensé n’est pas nécessairement compensé par un dollar gagné. Nous avons connu une vague en 2008, mais nous nous sommes redressés. Nous verrons une reprise en 2020 aussi, car la technologie est là pour de bon. Lors de la bulle technologique en 2001, tout le monde disait que la technologie éliminerait tous les autres secteurs de la planète et ce n’est pas ce qui s’est produit. En 2008, nous avons pu constater que ce n’est pas ce qui s’est produit non plus.

Rob Antoniades (12:04):

Nous avons en fait observé une diminution des dépenses en technologie. Je crois qu’en 2020, nous avons compris d’après les 10 à 12 dernières années à quel point la technologie est importante pour tout ce que nous faisons, et comment nous, les consommateurs, avons modifié notre comportement, et comment elle a changé notre façon de communiquer et d’exercer nos activités. En tant qu’entreprises, nous savons que pour être concurrentielles, nous devons miser sur la technologie. Nous devons l’utiliser, que ce soit dans le secteur manufacturier ou dans celui des cols blancs. Je crois que c’est l’avantage de la technologie. Elle ne disparaîtra pas pour toujours. Elle n’est pas une usine de fabrication d’automobiles qu’on ne rouvrira jamais. Il y aura toujours un besoin pour de telles compétences, qu’il s’agisse de développeurs, de contrôleurs de la qualité ou d’autres postes. Ces emplois reprendront et je pense qu’ils seront encore plus solides parce que les gens, tout comme les entreprises, adopteront la technologie de façon plus agressive.

Michael Hainsworth (13:00):

À quel rythme?

Rob Antoniades (13:02):

Je crois que ce sera rapide. Je vais vous dire pourquoi. Lorsqu’il y a un perdant, il y a aussi un gagnant. Si nous prenons l’exemple de l’indice S&P 500 et de l’indicateur, qui n’est pas un excellent indicateur, nous avons vu leurs niveaux réels revenir à ce qu’ils étaient avant la pandémie de COVID-19 ou très près. Ce redressement est attribuable à des sociétés de technologie et, plus particulièrement, à certains chefs de file du secteur de la technologie. Je crois que ceux qui possèdent des compétences peuvent changer de poste. Ainsi, lorsqu’une entreprise met à pied son personnel et conserve des capitaux, les employés sont rapidement réaffectés à des sociétés qui ont trouvé leur créneau et qui connaissent une croissance rapide. Il y a donc des entreprises qui compensent les pertes d’autres entreprises. Je crois donc que ce sera rapide pour le secteur de la technologie.

Michael Hainsworth (14:07):

Je m’inquiète à l’idée que nous allons tous en avoir assez de nous regarder un jour. Nous allons voir cette tendance, comme vous l’avez mentionné métaphoriquement plus tôt, basculer dans l’autre sens. Comment pouvons-nous veiller à ce que la tendance de nos entreprises ne bascule pas trop loin dans l’autre sens?

Rob Antoniades (14:34):

En fait, on ne sait pas où se trouve la fin de la bascule. Il s’agit en quelque sorte d’une décision fondée sur l’expérience. Quel point est trop loin? Jusqu’où pouvons-nous aller? Je crois que la réponse est vraiment fondée sur la compréhension de son entreprise et des données qui la sous-tendent.

Rob Antoniades (14:55):

Il faut jeter un coup d’œil à ce qui se passe et tenter de comprendre les comportements, ce qui est durable et ce qui ne l’est pas. Cette approche fonctionne à la fois dans un marché à la hausse et à la baisse. Avons-nous constaté une augmentation considérable des pistes et des occasions de vente, et devons-nous embaucher du personnel pour l’appuyer? Examinons la situation. Combien de ces pistes deviennent réellement des clients? Combien de ces clients sont réellement actifs et quel est le taux? Quelles sont les compétences dont nous avons besoin? En tant qu’entreprise, il faut être axé sur les données, prendre des décisions en fonction de celles-ci et apporter rapidement des ajustements. Les équipes expérimentées seront en mesure d’apporter des ajustements de façon appropriée. Je ne sais pas quel point est trop loin, mais il y a un moment où on peut être allé trop loin et où on doit revenir en arrière.

Michael Hainsworth (15:46):

Vous avez mentionné le programme du crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental. Le programme RS&DE accorde un crédit d’impôt de 35 % pour des dépenses admissibles allant jusqu’à 3 millions de dollars, puis un crédit d’impôt de 20 % pour les coûts supplémentaires. Nous savons que l’Agence du revenu du Canada a accéléré les nouvelles vérifications des demandes pour le programme. Nous pouvons voir que le retard diminue de façon spectaculaire, ce qui devrait permettre d’injecter beaucoup d’argent dans l’environnement technologique canadien. Quelles sont les répercussions à long terme? Pouvons-nous voir jusqu’où ces répercussions iront alors que nous amorçons une période où les entreprises peuvent tirer parti de ce programme élargi et accélérateur?

Rob Antoniades (16:33):

Je ne sais pas s’il s’agit d’un changement permanent. Je crois qu’il s’agit d’une directive ponctuelle du gouvernement visant à fournir des liquidités à la communauté technologique. Les choses devraient donc revenir à la normale l’année prochaine ou l’année suivante, lorsque la situation se normalisera. Je pense que le niveau de vérification reviendra à ce qu’il était auparavant. Les gens appréciaient tout simplement les efforts déployés par le gouvernement pour fournir ces liquidités. 

Rob Antoniades (17:10):

Lorsque je pense aux répercussions, j’y pense sous la forme d’un échéancier. Nous avons obtenu des capitaux plus rapidement, ce qui nous aide. Je crois qu’il y aura un écart entre le moment où la situation se normalisera et le moment où elle se normalisera l’an prochain. Ainsi, le délai de réception du crédit d’impôt de RS&DE sera probablement plus long l’an prochain par rapport à cette année, car il a été instauré cette année. À mon avis, la situation se normalisera l’année suivante. Je pense qu’il s’agit d’une initiative ponctuelle du gouvernement visant à aider la communauté. Je ne sais pas s’il y aura une incidence durable.

Michael Hainsworth (17:48):

Quels conseils donneriez-vous aux entreprises en démarrage qui tentent de se réfugier ici à long terme pour traverser la pandémie de COVID-19, alors qu’il y a tellement d’incertitude et qu’elles ne peuvent rien faire? Quels conseils donneriez-vous aux entreprises en démarrage qui tentent de planifier leur survie?

Rob Antoniades (18:04):

L’incertitude crée aussi des occasions. Alors, tentons de comprendre quelles sont les occasions pour votre entreprise, et assurons-nous de changer le message relatif à ce que vous essayez de vendre ou au problème que vous essayez de résoudre pour l’adapter au contexte de la pandémie de COVID-19. Je crois en effet qu’il y a des occasions. L’une des choses que nous avons apprises par le passé, c’est que même en période difficile, les entreprises achètent des technologies qui génèrent rapidement de la valeur et un RCI. Les priorités changent quant aux dépenses, mais les entreprises continuent de dépenser puisqu’elles continuent d’avoir des problèmes à résoudre. En fait, il peut y avoir de nouveaux problèmes, ce qui crée donc de nouvelles occasions pour les entreprises.

Rob Antoniades (18:41):

Fondamentalement, en plus de cela, je crois que vous devriez toujours gérer vos finances et être prudent dans vos hypothèses. « Planifiez pour le pire, espérez le meilleur et adaptez-vous en conséquence » est une chose que nous répétons à toutes les sociétés de notre portefeuille. L’argent est roi. Assurez-vous d’en avoir assez pour surmonter toute incertitude et adaptez votre modèle de communication. Des occasions s’offriront à vous. Si vous avez une bonne proposition de valeur et le capital nécessaire pour vous en sortir, vous devriez survivre.

Michael Hainsworth (19:14):

Si vous dirigiez une entreprise en démarrage en ce moment, à quel endroit préféreriez-vous vous situer dans son arc narratif?

Rob Antoniades (19:22):

D’une certaine façon, le capital de risque est une entreprise en démarrage, mais j’aimerais être au point où j’ai suffisamment de clients, que ce soit une poignée ou quelques douzaines, qui comprennent réellement ma proposition de valeur. Parce qu’alors, je pourrais l’adapter aux changements du marché. Si je ne suis pas certain de ma proposition de valeur, ou si elle n’est pas bien définie, je crois qu’il s’agit davantage d’une approche itérative, ce qui ne fonctionne pas dans cet environnement. Il faut avoir des capitaux pour itérer, et cette approche ne permet pas d’être certain d’avoir accès à des capitaux. Toutefois, si j’ai des clients et que je connais ma proposition de valeur, et même si je me concentre sur le mauvais secteur, je peux probablement utiliser cette proposition de valeur et la rediriger vers un secteur qui achète ce type de technologie et cette proposition de valeur. Voilà où je voudrais me situer.

Rob Antoniades (20:16):

Dans la mesure où je peux traduire cette proposition de valeur en un nouveau secteur vertical et générer des ventes, et que j’ai les capitaux pour le faire, je pourrais probablement alors mobiliser des capitaux si j’ai bien fait les choses. C’est probablement là où je voudrais me situer. Je crois que si on en est à la phase d’idéation, ce n’est pas grave. Elle ne coûte rien en capitaux. Si on vient de commencer, on n’a probablement pas assez d’éléments de preuves, et il sera difficile de mobiliser des capitaux. Enfin, si on est extrêmement bien ancré et qu’on a beaucoup de clients qui se désengagent en ce moment pour des raisons économiques, on se retrouve avec des défis différents à relever et à faire face à des problèmes différents. Je crois donc que j’aimerais en être à la phase des premiers revenus.

Michael Hainsworth (21:01):

Rob, c’était un réel plaisir de discuter avec vous. Merci de nous avoir éclairés.

Rob Antoniades (21:04):

Merci, Michael.

Announcer (21:05):

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