Balado de Services financiers Innovation CIBC

Leadership et spiritualité d’entreprise en compagnie du PDG de Lightspeed, Dax Dasilva

Episode Summary

Dax Dasilva est un entrepreneur de l’économie d’innovation, propriétaire de galerie d’art et auteur qui attribue son succès à une diversité de voix et à une connexion spirituelle avec la planète. Grâce à sa culture d’entreprise, Lightspeed a connu une croissance à la vitesse de la lumière. Nous découvrons de quelle manière il est avantageux pour les entreprises en démarrage et les communautés qui les entourent de ne pas se concentrer seulement sur les bénéfices.

Episode Notes

Les quatre piliers de l’unité

Le leadership, la culture, la spiritualité et la nature. Dax Dasilva est un PDG philosophe et dans son récent livre Age of Union: Igniting the Changemaker, il explore de quelle façon ces quatre éléments sont essentiels à la croissance d’une entreprise. « Le fil conducteur du livre, c’est comment change-t-on le monde? Quels éléments devons-nous considérer ensemble, de façon holistique, afin de pouvoir changer les choses? », dit-il.

Le leadership est plus qu’une personnalité de type « A ».

Dasilva est une réelle force tranquille et il admet ne pas correspondre à la personnalité de type « A ». Lightspeed accueille divers types de leadership, profitant ainsi d’une variété de voix et de perspectives. Il déclare : « Nous croyons vraiment que réunir différents types de personnes et différents types de leaders ajoute de la richesse, de la sagesse et du savoir aux solutions que nous trouvons. »

Never Apart

Lorsque Lightspeed s’est installée dans des bureaux plus vastes, l’entreprise n’a pas abandonné les lieux où son succès a débuté. Dasilva en a fait un endroit pour accueillir des artistes et des conférenciers de la communauté LGBTQ. « Ce n’est pas qu’une galerie d’art. Le centre a une sorte de vocation spirituelle et vise à rassembler les gens. Et pour la communauté LGBTQ, qui a souvent été mise de côté de la spiritualité par de nombreuses communautés, il s’agit d’un engagement à n’être jamais séparés de cette mission que nous avons aussi.

Joignez-vous à Dax Dasliva alors que nous découvrons le siège social – et l’attitude – de Lightspeed et le centre Never Apart avec notre série #ÉconomieInnovationCIBC, puis écoutez M. Dasilva discuter de la façon dont la diversité contribue à la réussite dans le balado de Services financiers Innovation CIBC.

Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse cibc.com/servicesfinanciersinnovation

Episode Transcription

Michael Hainsworth :

Cet épisode a été enregistré en décembre 2019. Depuis, Lightspeed a été inscrite à la Bourse de New York, a fait de nombreuses acquisitions et a amassé des millions de dollars d’investisseurs institutionnels partout dans le monde. Voici comment la société en est arrivée là aujourd’hui.

Présentateur :

Aujourd’hui, dans le balado de Services financiers Innovation CIBC : la jeune entreprise Lightspeed ne se limite pas aux systèmes de point de vente – elle explore également les systèmes de l’âme.

Dax Dasilva :

Il importe de faire de la place à des perspectives variées puisque chacun a son propre point de vue, ses propres expériences, et que nous percevons tous un défi particulier ou des circonstances particulières sous un angle différent. Lorsqu’on assure la diversité des intervenants et que l’on place l’inclusion au cœur de la philosophie d’une organisation, les problèmes sont abordés dans de multiples dimensions et les solutions trouvées sont beaucoup plus riches.

Présentateur :

Dans cet épisode du balado de Services financiers Innovation CIBC, le PDG Dax Dasilva discute de l’importance de favoriser la diversité et de s’unir pour un bien commun tout en assurant la réussite de notre entreprise. Voici Michael Hainsworth.

Michael Hainsworth :

Dax Dasilva est un entrepreneur de l’économie d’innovation, propriétaire de galerie d’art et auteur qui attribue son succès à une diversité de voix et à une connexion spirituelle avec la planète. À l’âge de 17 ans, trois ans après avoir affirmé son homosexualité, il manifestait contre l’exploitation forestière en Colombie-Britannique. Quelques années plus tard, il est arrivé à Montréal et a démarré une entreprise de logiciels.

Michael Hainsworth :

Nous nous sommes rencontrés à Never Apart, galerie d’art et espace artistique visant à rassembler les gens, afin de discuter de la façon de former des leaders qui inspirent, du rôle que joue la nature et de son livre, Age of Union: Uniting The Changemaker. Nous avons d’abord parlé de ce qu’il appelle les quatre piliers de l’unité.

Dax Dasilva :

Le fil conducteur du livre, c’est comment change-t-on le monde? Quels éléments devons-nous considérer ensemble, de façon holistique, afin de pouvoir changer les choses? Je crois que ces éléments sont le leadership, la culture, la spiritualité et la nature. La mise à profit de la diversité dans chacun de ces piliers constitue la recette du changement.

Michael Hainsworth :

Vous ne vous êtes jamais vu comme une personnalité de type « A »? C’est ce qui semble le plus commun chez les leaders.

Dax Dasilva :

Oui, la personnalité de type « A » ne représente pas nécessairement le seul type de leaders qui existent. Il y a différentes sortes de leadership. Chez Lightspeed, il y a toutes les sortes de voix, toutes les sortes de perspectives. Nous croyons réellement que réunir différents types de personnes et différents types de leaders ajoute de la richesse, de la sagesse et du savoir aux solutions que nous trouvons.

Michael Hainsworth :

De quel type êtes-vous?

Dax Dasilva :

Je suis le type de leader qui responsabilise les autres, qui les soutient en cas d’échec et qui les célèbre lorsqu’ils réussissent à faire une différence. Je crois que pour faire croître n’importe quel type de projet, il faut être en mesure de bâtir une équipe et de favoriser l’appropriation. En tant que leader, vous devez être en mesure de rassembler ces personnes, mais aussi de les rallier à une même vision.

Michael Hainsworth :

Vous écrivez au sujet de la diversité du leadership. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

Dax Dasilva :

La diversité du leadership consiste à faire de la place à une grande variété de points de vue. Cette diversité est primordiale pour créer les solutions riches dont on a besoin pour régler les enjeux d’aujourd’hui et les problèmes complexes d’une entreprise.

Michael Hainsworth :

En ce qui concerne la diversité du leadership, je vois que nous avons un, deux, trois, quatre, cinq types de leaders. Qu’est-ce qu’un leader visionnaire?

Dax Dasilva :

Un leader visionnaire est le type de leader qui dresse le plan général de la manière dont une organisation ou un projet progressera. Essentiellement, un leader visionnaire amène tout le monde à croire qu’il a un rôle à jouer pour faire de cette vision une réalité.

Michael Hainsworth :

Qu’est-ce qu’un leader animateur?

Dax Dasilva :

Un leader animateur est le genre de personne qui utilise des techniques de mentorat et investit dans ses employés afin de les aider à avancer, à s’améliorer – et un vrai leader forme des leaders. C’est l’un des principes auxquels je crois sincèrement.

Michael Hainsworth :

Qu’est-ce qu’un leader rassembleur?

Dax Dasilva :

Un leader rassembleur est le type de leader qui excelle dans l’établissement et l’harmonisation de relations, qui a un grand quotient émotionnel et qui comprend ce qu’il faut pour créer une organisation fonctionnelle.

Michael Hainsworth :

Et un leader démocratique?

Dax Dasilva :

Un leader démocratique est un leader capable de trouver un consensus et de faire avancer l’organisation dans une direction particulière en obtenant l’engagement de tout le monde.

Michael Hainsworth :

Et un leader meneur?

Dax Dasilva :

Un leader meneur est un type de leader qui insuffle le rythme d’une organisation, qui le soutient sans cesse. Alors que d’autres leaders rassemblent les personnes et établissent une vision, certains mènent en établissant un rythme faisant en sorte que l’organisation progresse et produise des résultats.

Michael Hainsworth :

Donc, de tous ces leaders, de quel type êtes-vous?

Dax Dasilva :

Je crois que mon style est une combinaison de certains de ces types. Je dirais que je me reconnais entre autres dans le leader rassembleur. Une personne qui cherche à établir un consensus, qui est capable d’offrir du coaching et de faire ressortir le meilleur des gens, de les élever.

Michael Hainsworth :

Les vrais leaders forment des leaders. Que voulez-vous dire?

Dax Dasilva :

En cette ère d’Instagram, il semble que tout le monde cherche des personnes qui les suivent. Mais je crois que ce qu’un vrai leader veut, dans n’importe quelle organisation, c’est créer du leadership chez les autres. Un leader ne cherche pas des employés qui le suivront aveuglément. Il cherche des employés qui prennent les choses en main et qui font ce qu’il ferait à leur place. Il lui est alors possible d’aller de l’avant et de progresser parce qu’il a créé du leadership à tous les niveaux du projet.

Michael Hainsworth :

Vous mentionnez que cela commence par l’écoute.

Dax Dasilva :

L’écoute est un sujet intéressant, car je crois que bien des gens pensent que plus une personne parle, plus sa voix est puissante; plus les gens la percevront comme un leader ou croiront qu’elle est un leader qui inspire les autres. À mon avis, ce sont les leaders qui écoutent réellement les autres et qui sont capables de faire la synthèse des opinions des autres, ou d’absorber toute l’information et de parler moins, qui sont les leaders les plus efficaces. Je crois que les gens respectent et cherchent des leaders qui sont prêts à prendre le temps d’écouter et de comprendre les défis d’une organisation, ou de comprendre ses clients, comprendre ses employés, comprendre tous les intervenants avant de prendre des décisions et de faire des choix.

Michael Hainsworth :

Une chose que j’ai apprise il y a longtemps est que, parfois, les questions les plus stupides suscitent les réponses les plus intelligentes. Laissez-moi vous poser une question stupide. Pouvez-vous expliquer la valeur qu’apporte la variété des perspectives?

Dax Dasilva :

Il importe de faire de la place à des perspectives variées puisque chacun a son propre point de vue, ses propres expériences, et que nous percevons tous un défi particulier ou des circonstances particulières sous un angle différent. Lorsqu’on assure la diversité des intervenants et que l’on place l’inclusion au cœur de la philosophie d’une organisation, les problèmes sont abordés dans de multiples dimensions et les solutions trouvées sont beaucoup plus riches.

Michael Hainsworth :

Le partage de la propriété est décrit comme un moyen de créer un rendement axé sur les résultats.

Dax Dasilva :

Ce partage est vraiment nécessaire pour être un leader efficace, car il est impossible de tout faire soi-même. Lorsqu’on élargit son entreprise ou son projet, il faut abandonner certaines choses, même des choses que l’on aime faire, afin de pouvoir passer au niveau suivant. Il peut être nécessaire de se spécialiser ou de trouver ce que l’on apporte de plus important à l’entreprise, ce qui signifie qu’il faut responsabiliser d’autres personnes, faire confiance à d’autres personnes de l’organisation pour qu’elles puissent s’épanouir et pour être en mesure, de son côté, se concentrer sur le nécessaire pour sa propre réinvention personnelle.

Michael Hainsworth :

Donc pour y arriver, il est important de former une communauté d’alliés.

Dax Dasilva :

Il faut former une communauté d’alliés. On doit être une source d’énergie pour toutes les personnes de l’organisation. On doit rallier toutes les personnes que l’on a réunies pour le projet, et ce, pour toutes les nouvelles directions que l’on prend.

Michael Hainsworth :

Comment les leaders communiquent-ils leur vision et suscitent-ils de l’enthousiasme à son égard?

Dax Dasilva :

Les leaders peuvent communiquer leur vision et susciter de l’enthousiasme à son égard en servant de modèle pour toutes les personnes concernées. En tant que leader, lorsqu’on croit en quelque chose et qu’on est passionné par quelque chose, c’est contagieux. Souvent, les gens nous observent pour savoir comment agir. Si on a l’air songeur, inquiet, les autres reproduiront ce comportement. Mais lorsqu’on est passionné, dynamique et enthousiaste, lorsqu’on est positif face à une grande difficulté ou lors du lancement d’un projet d’envergure, ces comportements peuvent rayonner de façon très positive.

Michael Hainsworth :

Comment avez-vous appris cette leçon?

Dax Dasilva :

J’ai appris à être la source d’énergie ou un modèle de l’énergie que je veux créer dans une entreprise en regardant de grands leaders et en observant leur comportement – les gens observent leur leader et s’inspirent de son comportement. Intuitivement, la façon d’agir d’un leader influence son organisation et la manière dont les gens se comportent et se traitent les uns les autres. Il est donc possible d’exercer une influence réellement positive en adoptant les comportements souhaités et en démontrant de la passion pour ce que l’on fait.

Michael Hainsworth :

Vous avez écrit au sujet du moment où vous avez affirmé votre homosexualité. En quoi cette expérience a-t-elle eu une influence sur tout ce que vous faites depuis?

Dax Dasilva :

J’ai annoncé que j’étais homosexuel dès l’âge de 14 ans. Je crois que ça a eu une bonne influence sur ma compréhension des différents milieux d’où les gens peuvent venir. En tant que personne de la communauté LGBTQ, je vois en quelque sorte le monde comme une personne extérieure. Je crois que cela aide à comprendre les autres, à avoir de l’empathie par rapport à leurs origines et à leurs perspectives. Puis à apprécier les contributions des autres, en comprenant que nous sommes tous différents et que la différence peut nous enseigner beaucoup. Ce sont là des leçons importantes.

Dax Dasilva :

Selon moi, chaque leader intègre son propre parcours à sa façon de créer des projets et... à l’empreinte qu’il pose sur ces projets. Je crois que la culture d’une entreprise vient d’en haut. La culture de Never Apart découle en bonne partie de mes expériences et des expériences des personnes qui sont devenues des leaders des projets. Donc, les choses que j’ai vécues et la façon dont je les exprime laissent une empreinte sur la façon dont les choses évoluent dans ces projets, et le plus grand bienfait qui en est découlé est probablement de s’assurer que tout le monde obtient une chance équitable.

Michael Hainsworth :

J’aime vous décrire comme un PDG philosophe. Qu’en pensez-vous?

Dax Dasilva :

Le livre que je viens de publier – Age Of Union (L’ère de l’unité) – reflète largement ma philosophie personnelle. Et cela se rapporte en grande partie à cet espace, Never Apart, et au manifeste que j’avais écrit pour ce projet, à l’intention derrière ce projet. Mais aussi, avec 14 ans d’hypercroissance chez Lightspeed, il faut en quelque sorte être un peu philosophe afin de traverser tous les hauts et les bas, toutes les différentes étapes du parcours.

Michael Hainsworth :

Le livre est un manifeste, n’est-ce pas?

Dax Dasilva :

Oui. Une des principales raisons d’être de ce livre est qu’il y a beaucoup de jeunes qui veulent démarrer une entreprise de technologie ou un organisme à but non lucratif et on leur donne des conseils sur la façon d’avoir du succès en affaires, d’obtenir leur premier investissement. Mais qu’en est-il des autres aspects du parcours? C’est ce manque qu’essaie de combler mon livre. Qu’en est-il de l’aspect culturel du changement que l’on veut apporter dans le monde? Et de l’aspect spirituel? Nous n’avons pas vraiment de moyens modernes d’en parler.

Dax Dasilva :

En fin de compte, comment tout cela est-il lié à la nature? Quel type de leader voulez-vous être pour amener le genre de choses qui sont nécessaires dans le monde?

Michael Hainsworth :

Il semble y avoir un manque flagrant de spiritualité dans nos vies quotidiennes. Comment peut-on l’intégrer à la vie professionnelle?

Dax Dasilva :

Pour moi, la spiritualité est un aspect essentiel pour pouvoir accomplir de grandes choses. Lorsqu’on travaille sur un projet qui a un but supérieur, cela permet d’investir en soi-même et de devenir l’instrument pouvant servir tout au long des différents cycles. Je crois que la spiritualité, c’est aussi simple que de connaître la plus grande unité et la raison d’être de toute chose.

Michael Hainsworth :

Vous décrivez l’ère de l’unité comme une ère de célébration de la création.

Dax Dasilva :

Oui. Je crois que cela veut dire pour moi de célébrer tout ce que nous avons sur cette planète et veiller à ce que nos façons d’agir tiennent davantage compte de tout ce qui existe. Très souvent, on se soucie seulement d’un cercle restreint. Plus on élargit son empathie ou sa compassion, plus on se soucie des autres espèces, des autres écosystèmes. Ultimement, des gens qui vivent loin dans d’autres pays. Je crois qu’il s’agit d’aspects de notre prise de conscience en tant que société.

Michael Hainsworth :

Vous écrivez que nous avons soif de spiritualité.

Dax Dasilva :

Je crois que de nos jours, les gens ne savent plus comment avoir accès à la spiritualité. Nous sommes à l’ère des autoportraits, et il n’y a rien de mal dans cette époque d’individualisme parce que les gens sont plus habilités individuellement à en faire davantage. On peut joindre un vaste public avec les médias sociaux, on peut faire toutes ces choses pour investir en soi-même, mais il y a cet autre aspect, l’aspect spirituel, qu’il faut exploiter parce que je crois qu’il s’agit d’une force intérieure qui aide à faire des choses pour le bien collectif, pour un but supérieur, et que faire des choses uniquement pour soi-même est moins significatif à la fin de la journée. Je pense que nous voulons tous contribuer à quelque chose.

Michael Hainsworth :

Vous dites aussi que lorsque vous avez établi Lightspeed, vous souhaitiez créer une entreprise aussi axée sur la culture que sur les codes.

Dax Dasilva :

Chez Lightspeed, nous aimons dire que la culture fait autant partie de l’ADN de notre entreprise que le code informatique. La culture est une chose que nous commençons tous à reconnaître comme primordiale dans une entreprise, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment? Je crois qu’il faut penser à la façon dont les gens se traitent les uns les autres, à la façon dont ils mettent à profit collectivement les expériences individuelles et s’en servent de façon saine pour accomplir quelque chose qu’aucun d’entre eux ne pourrait accomplir seul – je crois que cela fait partie de la culture que nous pouvons utiliser pour créer quelque chose de plus grand que nous.

Michael Hainsworth :

J’aime bien le fait que « Dasilva » signifie « forêt » en portugais et que tout au long de votre livre, les arbres, les graines et la forêt représentent une métaphore, un thème récurrent.

Dax Dasilva :

Nous avons probablement beaucoup à apprendre des arbres. J’ai grandi en Colombie-Britannique, où on peut voir une beauté naturelle majestueuse dans la nature et garder le silence. Il est facile de perdre la connexion avec la nature lorsqu’on est en ville, à travailler dans une jeune entreprise de technologie. Il est facile de perdre le contact avec les vastes forêts que l’on voit lorsqu’on voyage dans les montagnes ou sur la côte ouest de l’île de Vancouver et dont je parle souvent dans le livre. Ce sont des êtres vivants qui existent depuis des siècles, et je crois que nous nous sentons bien lorsque nous sommes davantage connectés aux forêts et aux écosystèmes naturels.

Dax Dasilva :

La jungle de béton est un environnement stimulant pour un humain, mais la méditation qu’offre une marche dans la forêt à profiter de la nature et de sa beauté est bénéfique pour l’âme.

Michael Hainsworth :

Est-ce quelque chose que vous avez appris tôt, à quoi, 17 ans?

Dax Dasilva :

Oui, à l’adolescence, je voyais des coupes à blanc en Colombie-Britannique et j’ai pris conscience, comme bien des jeunes, de la destruction que nous causons à la planète, et j’ai voulu faire quelque chose. Je voulais protester, je voulais qu’on fasse plus attention aux choses vivantes. Je crois que nous avons peu de temps pour sauver une partie des merveilles naturelles que nous avons.

Dax Dasilva :

Il s’agit selon moi de quelque chose nous devons davantage intégrer lorsque nous bâtissons une entreprise, un projet, notre vie... la conservation, la durabilité. Ces éléments doivent être intégrés à notre mode de vie et à notre façon de travailler.

Michael Hainsworth :

Et nous concentrer sur les choses plus grandes que nous.

Dax Dasilva :

Nous concentrer sur les choses plus grandes que nous, et je crois que lorsqu’on voit un arbre de 1000 ans, une montagne ou l’océan, aussi impressionnants que nous pouvons nous croire en tant qu’humains, nous nous rappelons que nous occupons une bien petite place dans l’immensité. Mais nous pouvons quand même faire une différence.

Michael Hainsworth :

Vous écrivez que comme les arbres, nous commençons tous comme une graine.

Dax Dasilva :

Lorsque nous venons au monde, et je parle du parcours de la vie dans mon livre, tout notre être se trouve dans cette graine. Comme une intention. Par exemple, pour ce centre, j’ai semé une graine, et il y a eu le petit manifeste que j’ai écrit. Tout ce qui découle de ce centre, je dirais tout ce qui découle de Lightspeed également, a commencé par cette petite graine. On regarde ensuite la graine germer et tout ce qu’elle produit contient la même intention d’origine. Être témoin de cet épanouissement est une joie en soi.

Michael Hainsworth :

Il semble que le nom Never Apart (jamais séparés) ait une double signification?

Dax Dasilva :

Oui. Never Apart, c’est le nom de ce centre culturel, et l’idée derrière celui-ci était d’utiliser la musique et l’art pour réunir différents types de personnes qui exposeraient dans un même espace, pour célébrer la créativité et créer des ponts. Créer des ponts pour faire abstraction du tribalisme naturel présent dans la société et pour commencer à s’apprécier les uns les autres et à apprendre les uns des autres. Pas seulement par les expositions, mais aussi par les discussions.

Dax Dasilva :

Et une fois certaines de ces barrières éliminées, ne soyons plus jamais séparés, vous voyez? Je crois que ce qui s’est passé au fil du temps, au cours des quatre années du centre, c’est que les gens de diverses communautés commencent à s’approprier le centre. C’est le but ultime, que tout le monde développe un sentiment d’appartenance, qu’il y ait un sentiment d’appartenance collectif.

Dax Dasilva :

L’autre sens est que le centre a été lancé par un certain nombre de personnes de la communauté LGBTQ et que, comme je viens de le mentionner, la mission de Never Apart est... Il y a une mission plus importante. Ce n’est pas qu’une galerie d’art. Le centre a la vocation spirituelle de réunir les gens et pour la communauté LGBTQ, qui a souvent été mise de côté de la spiritualité par de nombreuses communautés, il s’agit d’un engagement à n’être jamais séparés de cette mission que nous avons aussi.

Michael Hainsworth :

Vous écrivez que créer un monde meilleur ne se fait pas du jour au lendemain.

Dax Dasilva :

La patience fait grandement défaut dans le monde. L’instantanéité occupe une grande place dans notre société, et Lightspeed n’est pas arrivée où elle en est du jour au lendemain. La société a 14 ans, bientôt 15. Never Apart est là depuis... en fait, nous allons célébrer les cinq ans du centre cette année. Ces réalisations, elles commencent sous forme de petites graines. On les voit se déployer, on apprend d’elles. Je n’aurais pas pu écrire le livre Age Of Union sans les 14 ans de Lightspeed et les quatre ans de Never Apart. Je n’étais pas prêt à écrire ce livre. Je n’étais pas prêt à lancer Never Apart avant les 10 premières années de Lightspeed.

Dax Dasilva :

Les choses ne se font pas instantanément et je crois qu’il faut avoir la patience de laisser les projets se révéler. Il faut du temps, et pas seulement pour la réalisation des projets. Il faut aussi du temps pour être prêt pour les différents cycles, la mise en avant de différents éléments, la matérialisation de différents aspects de sa personnalité véritable dans un projet, ou une initiative à laquelle on se joint librement.

Dax Dasilva :

Il faut suivre les cycles et les choses ne vont pas aussi vite que nous le souhaiterions. Sauf, par exemple, pour une vidéo sur TikTok.

Michael Hainsworth :

Et dans quel cycle vous trouvez-vous actuellement, Dax Dasilva?

Dax Dasilva :

Je dirais que je suis dans un cycle où je trouve beaucoup de continuité entre trois projets très différents. J’ai Lightspeed, qui est une entreprise de technologie qui est tout juste devenue une société ouverte; Never Apart, qui est un centre culturel; et ce livre, Age Of Union. Mais si on regarde les quatre piliers de l’unité, les trois projets sont étroitement reliés. Les quatre piliers de l’unité sont le leadership, la culture, la spiritualité et la nature. Il y a beaucoup de leadership chez Lightspeed, beaucoup de culture ici, tandis que la spiritualité et la nature sont des choses qui me sont essentielles et que je souhaite réunir et pouvoir envisager de manière holistique.

Dax Dasilva :

Parce que je crois que, en tant qu’humains, nous aimons séparer les choses, mais j’ai l’impression que la solution à certains de nos problèmes consisterait à les réunir et à adopter une approche holistique. Voilà où j’en suis, je sens que certains de ces éléments commencent à former un tout.

Michael Hainsworth :

Dans le chapitre intitulé Igniting Your Project, vous dites que vous avez appris que l’absence d’investissement externe permet à un projet de se forger sa propre identité et son ADN. Que voulez-vous dire?

Dax Dasilva :

Oui, l’absence d’investissement externe permet de se forger sa propre identité et son ADN. Lightspeed a été financée par autoamorçage pendant les sept premières années. Depuis, nous avons pu accepter différents investisseurs, nous avons pu faire sept ou huit acquisitions d’entreprises partout dans le monde parce que... Je crois que si nous avons pu avoir ce succès, c’est parce que nous savons vraiment qui nous sommes. Nous savons qui nous sommes, nous avons une forte identité et nous comprenons que lorsque des forces externes, comme des investisseurs, amènent d’autres cultures d’entreprise dans notre propre culture, il s’agit d’un ajout qui ne peut qu’élever la qualité du projet.

Dax Dasilva :

Grâce à l’autoamorçage, on a plus de temps pour réellement savoir ce qu’on défend, pour créer un ensemble de valeurs et un modèle d’exploitation qui nous sont propres.

Michael Hainsworth :

À quel moment un investissement externe devient-il nécessaire?

Dax Dasilva :

L’investissement externe devient nécessaire lorsqu’on a trouvé le bon produit sur le marché, qu’on a un modèle de revenus éprouvé et qu’on veut bâtir le réseau qui aidera le projet à atteindre le niveau supérieur et à gagner en envergure.

Michael Hainsworth :

Et pourquoi avez-vous choisi Services financiers Innovation CIBC?

Dax Dasilva :

Services financiers Innovation CIBC constituait un excellent partenaire pour nous permettre de réaliser nos ambitions en matière de fusions et acquisition. Nous avons une stratégie de croissance très organique et une stratégie de fusions et acquisitions, et la Banque CIBC nous aide à réaliser cette vision.

Dax Dasilva :

Notre partenariat consiste à bâtir de la valeur grâce à l’exécution de certains projets de fusions et acquisitions, et c’est emballant. C’est ainsi que nous envisageons de créer de la valeur au cours des prochaines années et c’est quelque chose pour laquelle nous partageons une vision commune.

Michael Hainsworth :

S’il y avait une seule chose de votre ouvrage que vous pouviez transmettre au leader entrepreneurial d’une jeune entreprise, de quoi s’agirait-il?

Dax Dasilva :

La chose que j’aimerais transmettre à tout leader entrepreneurial, c’est... pour prendre de l’expansion, vous devez partager la propriété de l’entreprise. Vous devez bâtir une équipe, mais j’aimerais aller un peu plus loin. Il est bien de partager la propriété avec d’autres, c’est l’une des façons qui permet la croissance, mais investissez également en vous-même sur le plan spirituel, et partagez de cette façon. Si tout repose sur vos épaules, que vous portez tout le fardeau, c’est bien lorsque vous connaissez de grands succès, mais lorsque vous vivez des échecs au quotidien, les choses seront beaucoup plus difficiles si vous n’avez pas investi en vous-même en tant qu’instrument.

Dax Dasilva :

Je crois qu’il est important de partager la propriété, mais aussi d’avoir cette base, cette base spirituelle, peu importe comment vous l’établissez, car chacun l’établit à sa manière. Ces deux moyens sont, selon moi, des façons de bâtir quelque chose sans avoir tout le poids sur vous. Cela rend le processus plus agréable et significatif.

Dax Dasilva :

La diversité a toujours été au cœur de notre philosophie chez Lightspeed. Au début, tous les membres de l’équipe provenaient de la communauté LGBTQ et à mesure que nous accueillions plus de gens dans nos rangs, que nous faisions croître notre équipe, nous avons veillé à ce que chaque personne ait la chance d’accomplir le meilleur travail de sa vie et à apprécier tous les types de personnes qui se joignaient à l’équipe. Cette approche fait partie intégrante de notre succès et de notre ADN.

Présentateur :

Apprenez-en davantage sur l’économie d’innovation, la façon de bâtir un produit minimum viable, les raisons pour lesquelles laisser de côté les deux tiers de vos clients peut favoriser le succès de votre jeune entreprise et la façon de tirer parti de vos premiers pas pour réussir à l’échelle mondiale. Abonnez-vous aux balados de Services financiers Innovation CIBC animés par Michael Hainsworth sur le site CIBC.com/servicesfinanciersinnovation.