Certains aiment être de gros poissons dans un petit étang, tandis que d’autres aiment être de petits poissons dans un grand étang. Eva Lau, fondatrice de Two Small Fish Ventures, a préféré nager avec les requins de la Silicon Valley. Avec son mari Allen Lau, cofondateur et chef de la direction de Wattpad, Eva a lancé la société de placement afin de redonner et d’aider à soutenir l’écosystème des entreprises en démarrage du Canada, et elle a depuis amassé 12 millions de dollars pour le fonds. Dans le cadre de ses fonctions au sein de Two Small Fish Ventures, Eva encadre des fondateurs d’entreprise en démarrage afin de leur faire part des leçons qu’elle a apprises au cours de sa propre carrière et de transmettre le flambeau à la prochaine génération de leaders d’entreprise. Donner un petit peu Eva a expliqué que la philosophie derrière Two Small Fish Ventures s’appuie sur un fort désir de réinvestir dans l’écosystème des entreprises en démarrage du Canada, non seulement par des moyens financiers, mais aussi en partageant la sagesse tirée de ses années d’expérience. La Silicon Valley est devenue l’écosystème actuel en raison de cette idéologie de redonner à la collectivité, et Eva suggère qu’il est temps d’adopter une mentalité semblable au nord de la frontière. On a tendance à récupérer ce que l’on donne, et Two Small Fish Ventures adhère à ce principe. Apprendre des erreurs Dans ses fonctions de mentor auprès d’autres fondateurs d’entreprise en démarrage, Eva croit qu’il est important de partager tous les avantages de son expérience, et pas seulement les cas de réussite. Elle souligne qu’au cours de sa carrière, elle a souvent appris plus de ses erreurs que de ses victoires, et elle considère qu’il fait partie de son devoir en tant que mentor de faire part de ces observations à d’autres futurs leaders. Selon Eva, la clé pour apprendre des erreurs consiste à comprendre le processus de réflexion qui sous-tend vos décisions afin de pouvoir faire des choix plus éclairés à l’avenir. Investir dans des compétences locales Selon Eva, le Canada dispose des compétences, du soutien et de l’infrastructure nécessaires pour connaître un énorme succès, mais l’écosystème des entreprises en démarrage du pays a besoin de plus d’investissements. Pour exploiter ce potentiel, plus de gens doivent investir dans des entreprises canadiennes en démarrage. Selon Eva, chaque fois qu’il y a un point d’inflexion dans l’écosystème, on voit apparaître une nouvelle génération de sociétés qui aident à faire progresser le monde dans un nouveau modèle, et c’est pourquoi c’est le meilleur moment pour investir. Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse cibc.com/servicesfinanciersinnovation.
Certains aiment être de gros poissons dans un petit étang, tandis que d’autres aiment être de petits poissons dans un grand étang. Eva Lau, fondatrice de Two Small Fish Ventures, a préféré nager avec les requins de la Silicon Valley. Avec son mari Allen Lau, cofondateur et chef de la direction de Wattpad, Eva a lancé la société de placement afin de redonner et d’aider à soutenir l’écosystème des entreprises en démarrage du Canada, et elle a depuis amassé 12 millions de dollars pour le fonds. Dans le cadre de ses fonctions au sein de Two Small Fish Ventures, Eva encadre des fondateurs d’entreprise en démarrage afin de leur faire part des leçons qu’elle a apprises au cours de sa propre carrière et de transmettre le flambeau à la prochaine génération de leaders d’entreprise.
Donner un petit peu
Eva a expliqué que la philosophie derrière Two Small Fish Ventures s’appuie sur un fort désir de réinvestir dans l’écosystème des entreprises en démarrage du Canada, non seulement par des moyens financiers, mais aussi en partageant la sagesse tirée de ses années d’expérience. La Silicon Valley est devenue l’écosystème actuel en raison de cette idéologie de redonner à la collectivité, et Eva suggère qu’il est temps d’adopter une mentalité semblable au nord de la frontière. On a tendance à récupérer ce que l’on donne, et Two Small Fish Ventures adhère à ce principe.
Apprendre des erreurs
Dans ses fonctions de mentor auprès d’autres fondateurs d’entreprise en démarrage, Eva croit qu’il est important de partager tous les avantages de son expérience, et pas seulement les cas de réussite. Elle souligne qu’au cours de sa carrière, elle a souvent appris plus de ses erreurs que de ses victoires, et elle considère qu’il fait partie de son devoir en tant que mentor de faire part de ces observations à d’autres futurs leaders. Selon Eva, la clé pour apprendre des erreurs consiste à comprendre le processus de réflexion qui sous-tend vos décisions afin de pouvoir faire des choix plus éclairés à l’avenir.
Investir dans des compétences locales
Selon Eva, le Canada dispose des compétences, du soutien et de l’infrastructure nécessaires pour connaître un énorme succès, mais l’écosystème des entreprises en démarrage du pays a besoin de plus d’investissements. Pour exploiter ce potentiel, plus de gens doivent investir dans des entreprises canadiennes en démarrage. Selon Eva, chaque fois qu’il y a un point d’inflexion dans l’écosystème, on voit apparaître une nouvelle génération de sociétés qui aident à faire progresser le monde dans un nouveau modèle, et c’est pourquoi c’est le meilleur moment pour investir.
Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse cibc.com/servicesfinanciersinnovation.
Michael [00:00:01] Certains aiment être de gros poissons dans un petit étang. D’autres aiment être de petits poissons dans un grand étang. La fondatrice de Two Small Fish Ventures, Eva Lau ne fait pas que nager dans un grand étang. Elle nage avec les requins de la Silicon Valley.
Eva [00:00:17] C’est très facile de partager ce que vous avez fait de bien et bien paraître. Mais il y a eu beaucoup plus d’apprentissages en communiquant ce qui n’a pas fonctionné afin que les entrepreneurs puissent comprendre pourquoi le processus de réflexion vous a amené à prendre cette décision et pourquoi les circonstances ont fait en sorte que cela n’a pas fonctionné.
Michael [00:00:42] Bonjour. Je m’appelle Michael Hainsworth. Le balado de Services financiers Innovation CIBC explore le monde des entreprises en démarrage, des entreprises en phase de croissance et des entreprises établies qui ont fait une percée importante dans leurs secteurs partout dans le monde. Dès ses débuts à Wattpad avec Allen Lau, le cofondateur et son futur partenaire de vie, elle s’appuie sur son expérience pour créer de façon exponentielle une base d’utilisateurs afin d’aider les entreprises en démarrage à tirer parti de l’effet de réseau. La société de placement de démarrage de Toronto émet des chèques pour un montant pouvant atteindre un demi-million de dollars à des entreprises en démarrage qui extraient les données provenant d’une solide relation avec la clientèle, et encadre les entreprises à l’aide d’un cadre qu’elle appelle ASSET pour transformer ces données en croissance et en profits. Mais Eva Lau ne veut pas être le grand poisson dans tous les étangs. Vous avez nommé votre société de placement providentiel Two Small Fish. Pourquoi?
Eva [00:01:42] Au départ, Alan, mon mari, chef de la direction et cofondateur de Wattpad, et moi avions besoin d’un instrument de placement providentiel. Nous pensions que nous étions deux tout petits poissons dans cet énorme océan d’innovation. Et si nous pouvions contribuer ne serait-ce que très peu, ce serait déjà très intéressant. N’oubliez pas que dans les années 1950, depuis la création du secteur des semi-conducteurs, il y a un boom dans la Silicon Valley. De nombreuses entreprises en démarrage sont issues de cet écosystème, et nous avons vu à maintes reprises des employés et des fondateurs de ces entreprises prospères non seulement réinvestir en tant qu’investisseurs providentiels pour partager leur capital et leur expérience, mais aussi devenir des investisseurs en capital de risque, et c’est ainsi que ce mandat de réinvestir dans notre écosystème a créé autant de cas de réussite aux États-Unis, juste au sud de la frontière. Je crois donc fermement qu’au cours des dernières années où je faisais partie de l’écosystème canadien, nous avons maintenant atteint cette masse critique. Prenons pour exemple les employés des débuts de Shopify, ainsi que les cadres supérieurs et les fondateurs qui investissent massivement dans l’écosystème en ce moment, en tant qu’investisseurs providentiels ou en tant que groupe d’investisseurs providentiels. Fondée par toutes ces femmes de l’écosystème de Shopify, la société Backbone Angels est un excellent exemple de la façon dont on peut redonner et réinvestir dans l’écosystème, non seulement sur le plan du capital, mais aussi de l’expérience. Si nous examinons l’analogie des deux petits poissons et ce concept de partage, nous en voyons les premiers signes, et je suis très optimiste quant à ce que toute cette philosophie fera pour stimuler l’écosystème.
Michael [00:03:42] Les femmes représentent moins de 20 % des associés de sociétés de capital de risque canadiennes. Comment pouvons-nous changer cela?
Eva [00:03:47] Nous devons certainement financer un plus grand nombre de ces associées dans le monde du capital de risque. Examinons la composition de Two Small Fish Ventures à l’heure actuelle. Au départ, la société a été cofondée par Allen et moi-même, mais Allen a toujours été seulement un conseiller. C’était moi qui dirigeais le fonds en tant qu’associée générale unique. Récemment, nous avons fait passer le fonds à quatre personnes. Nous sommes tous les quatre des personnes de couleur. J’ai constaté une chose chez les gens qui sont exposés à la diversité, soit les immigrants et les gens nés et élevés dans d’autres pays et qui viennent ici. Nous avons tendance à avoir une vue d’ensemble de l’économie mondiale. Si je regarde les sociétés de mon portefeuille sans établir d’objectif, j’obtiens naturellement 40 % de diversité en ce qui a trait aux personnes de couleur ou aux femmes pour ce qui est de soutenir les fondateurs. Une fois que la diversité est prise en compte dans la prise de décisions, nous avons naturellement tendance à attirer des entrepreneurs qui ont une vision globale.
Michael [00:04:52] Pour Mme Lau, le rôle d’investisseur providentiel est celui d’un ange gardien. Après la ronde de financement de série B à Wattpad, elle a pris un congé pour déterminer les prochaines étapes. Lors d’une rencontre avec d’autres entrepreneurs, Eva Lau a appris qu’ils avaient hâte d’en apprendre davantage sur les réussites des autres. Ces rencontres ont éclairé le modèle de Mme Lau pour la société. Le mentorat fait partie intégrante de son rôle au sein de Two Small Fish Ventures, où elle fait part à la prochaine génération des leçons tirées dans sa vie dans une entreprise en démarrage. Cela l’a amenée à se concentrer sur l’élaboration d’un cadre qui contribue à stimuler une croissance exponentielle. Comme le mentorat est une grande partie de votre rôle, comment partagez-vous les difficultés pour les entrepreneurs avec la prochaine génération?
Eva [00:05:36] Tout d’abord, je crois qu’il est nécessaire de partager ces difficultés lorsqu’il s’agit de mentorat d’entrepreneurs. C’est très facile de partager ce que vous avez fait de bien et bien paraître. Mais il y a eu beaucoup plus d’apprentissages en communiquant ce qui n’a pas fonctionné afin que les entrepreneurs puissent comprendre pourquoi le processus de réflexion vous a amené à prendre cette décision et pourquoi les circonstances ont fait en sorte que cela n’a pas fonctionné. Que s’est-il passé lorsque vous avez fait une erreur ou que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu? Le plus important, c’est ce que vous avez appris de cette leçon afin de prendre cette décision de façon beaucoup plus intelligente la prochaine fois.
Michael [00:06:20] D’accord, alors parlez-nous de l’une de vos erreurs les plus embarrassantes qui vous ont aidée à devenir une meilleure entrepreneure.
Eva [00:06:28] Pas de problème. C’est quelque chose que j’ai partagé à plusieurs reprises avec des entrepreneurs. À un moment donné, le clavardage en ligne dans une application, en raison du succès de WhatsApp et de Facebook pour intégrer ce type de caractéristique dans un produit, est devenu une caractéristique très recherchée sur Wattpad. Bon nombre de nos utilisateurs sont venus nous voir, en particulier, en envoyant des messages à la directrice communautaire de l’époque, en l’occurrence moi, disant « oh, nous avons besoin d’une fonction de clavardage sur Wattpad, nous en avons besoin, parce que je dois clavarder avec mes amis », et ce genre de choses. Je suis donc allée voir Ivan, qui était le chef de la technologie à l’époque, et je lui ai dit : « Hé, Ivan, cette fonctionnalité est très demandée. Facebook et de nombreuses autres applications l’ont, et nous devons l’avoir aussi. » Et Ivan a dit : « Non, non, non, non, nous ne devrions pas faire ça parce que notre équipe est très petite. Nous avons d’autres fonctions à ajouter. » J’ai alors dit : « Non, Ivan, cela augmentera la mobilisation, et ainsi de suite. » Ivan a dit : « Vous savez, Eva, pourquoi ne pas faire un projet pilote de la fonctionnalité sur le site Web seulement et ne pas l’intégrer entièrement dans l’application. » Au début, c’était génial, car les utilisateurs qui le demandaient adoraient le site Web et ils discutaient entre eux. De plus en plus, ils affichaient le profil Wattpad et disaient : « Je veux clavarder avec Wattpad » et « le profil Wattpad est-il un robot, ou est-ce une vraie personne? » Ils avaient beaucoup de plaisir. Mais nous avons découvert qu’une fois que les utilisateurs ont commencé à clavarder sur la plateforme, ils ne venaient plus pour faire ce que nous voulions qu’ils fassent, c’est-à-dire lire et écrire des récits. Cette fonction n’a pas nécessairement contribué au plus grand besoin du produit, ce qui signifie que nous voulons encourager les auteurs à écrire plus de récits. Nous voulons encourager les lecteurs à lire d’autres récits et à les partager avec le reste du monde. D’une certaine façon, cela créait du bruit au lieu de servir l’ensemble de l’écosystème.
Michael [00:08:39] Vous m’avez dit que votre priorité est moins de distribuer le capital de départ que d’aider les entrepreneurs à bâtir un réseau. Plus une plateforme est utilisée, plus sa valeur augmente de façon exponentielle. Comment un entrepreneur peut-il en tirer parti?
Eva [00:08:54] Si l’on considère le succès des sociétés technologiques de nos jours, y compris Google, plus il y a de recherches, plus le moteur Google devient intelligent et vous permet de trouver ce que vous cherchez. C’est un réseau de données très typique qu’ils ont bâti en fonction des effets du réseau de données. Si on regarde Facebook, beaucoup de gens n’aiment peut-être plus ce réseau, mais regardez, vous y êtes toujours parce que c’est là que votre réseau d’amis est encore. Nous pouvons donc voir que plus cette plateforme est utilisée et plus elle devient utile, plus il devient difficile de la délaisser pour les utilisateurs. Au Canada, Wattpad est un réseau social, mais au fond, il s’agit d’un réseau de données sur des récits. Nous avons donc le plus grand répertoire de récits de fiction sur Internet. Nous avons créé ce vaste réseau de données basé sur la complexité des interactions entre les récits, et c’est ainsi que nous avons créé des modèles pour prédire la réussite de ces récits, et transformer ces propriétés en devenir en émissions télévisées, en films et en livres.
Michael [00:10:18] On pourrait penser que pour tirer parti de l’effet de réseau, vous devez vouloir devenir le prochain Facebook ou le prochain Uber. Mais il semble que ce n’est pas ce dont vous parlez.
Eva [00:10:28] Je parle d’entrepreneuriat axé sur le renforcement de la capacité de défense et la valeur ajoutée pour les clients et les utilisateurs. Oui, vous pouvez voir que devenir le prochain Google ou le prochain Facebook pourrait être un objectif ambitieux. Mais pensez aussi à l’effet de réseau qui vous permet d’apporter de la valeur au client. Une société interentreprises pourrait songer à créer une solution pour, disons, le secteur des technologies financières. Les données, les observations et l’effet de réseau de données créé dans le produit pourraient en fait fournir des recommandations plus intelligentes à leurs utilisateurs. C’est très utile en soi, car les consommateurs ou les clients profitent maintenant non seulement de l’utilisation du produit, mais aussi des renseignements et des connaissances que d’autres utilisateurs ou d’autres clients ont contribués, afin qu’ils puissent prendre des décisions plus judicieuses sur la plateforme.
Michael [00:11:32] Parlons de ce cadre appelé ASSET que vous avez créé, et commençons par expliquer l’acronyme et son fonctionnement. Le « A » renvoie à l’unité atomique. Le « S » renvoie à l’augmentation de l’offre et à l’expansion de la demande, le « E » à l’élargissement de l’effet du réseau et le « T » au suivi des observations exclusives. Je comprends la plupart de ces lettres dans cet acronyme, mais qu’est-ce qu’une unité atomique?
Eva [00:11:56] Je définis l’unité atomique comme la plus petite unité de produit autour de laquelle vos utilisateurs de la plateforme se réunissent. Beaucoup de gens me demandent qui a défini cette unité atomique. Je dirais que c’est hors de tout doute l’entrepreneur. Je vais vous donner un exemple. Disons que vous et moi discutons de l’imperfection de jumeler un candidat à un poste. Je suis un employeur. J’ai dit : « Hé, je suis une entreprise en démarrage. J’ai tous ces excellents postes, mais je ne trouve jamais les bons candidats, car personne ne sait que j’existe et personne ne sait que j’ai des postes à pourvoir dans mon entreprise. » Vous me dites : « Non, non, non, Eva, regardez-moi. Je m’appelle Michael. J’ai beaucoup d’expérience, mais j’ai tendance à finir toujours par décrocher un emploi qui ne me permet pas de donner le meilleur de moi-même, parce que les gens ne comprennent pas la valeur que je peux apporter. » Je dis alors : « D’accord, fondons notre propre entreprise en démarrage, et nous avons entendu parler du modèle ASSET. Utilisons-le comme fondement. » Je me dis alors que je voulais peut-être que l’affichage de poste soit l’unité atomique afin de pouvoir organiser les meilleurs emplois de toutes les entreprises en démarrage à Toronto et d’avoir un excellent réseau d’affichage de postes dans l’écosystème technologique. Ce que j’ai fini par bâtir ressemble beaucoup à un réseau d’affichage de postes, comme Indeed, alors que vous avez dit que nous devrions mettre en évidence les curriculum vitæ et les compétences des gens. Je vais donc bâtir un réseau de profils ou de curriculum vitæ. Ce que vous finirez par bâtir fonctionnera beaucoup comme LinkedIn, alors vous pouvez voir qu’en définissant l’unité atomique différemment, même si nous essayons tous les deux de résoudre le même problème, nous finirons par avoir deux produits et une approche radicalement différents en ce qui a trait à l’offre pour l’unité atomique. Pour reprendre le même exemple, si je devais m’occuper de l’offre d’affichages de poste, la toute première chose que je devrais faire serait de communiquer avec les employeurs, car j’ai besoin qu’ils me disent quels emplois ils offrent. Dans votre cas, vous devez avoir une approche pour communiquer avec des influenceurs, par exemple, afin qu’ils affichent leur curriculum vitæ sur votre plateforme, pour montrer qu’il s’agit de la plateforme où vous pouvez parler d’à quel point vous êtes génial ou vous vanter. Cette approche d’offre est donc radicalement différente de l’augmentation de la demande, qui est évidemment encore plus différente dans cet exemple.
Michael [00:14:36] Après avoir amassé 12 millions de dollars à Two Small Fish, Eva Lau est optimiste à l’égard de l’écosystème technologique canadien et nous invite à ne pas le sous-estimer. Elle examine la fluidité d’Internet et la façon dont la COVID-19 nous a montré que nous pouvons travailler à distance. Elle voit de plus en plus d’entreprises s’établir partout au Canada, avec des équipes réparties un peu partout. Plus d’occasions internationales s’offrent maintenant aux clients et aux Canadiens, et Mme Lau croit qu’elle peut faire beaucoup plus que ce qu’elle a accompli jusqu’à maintenant. La voie naturelle consiste à faire croître la taille du fonds, mais elle ne croit pas qu’un fonds ait besoin de quelques centaines de millions de dollars pour apporter une contribution importante à l’écosystème. Vous avez dit que l’écosystème technologique canadien est peut-être en plein essor, mais qu’il manque d’envergure. Selon vous, à quoi ressemble une envergure à grande échelle?
Eva [00:15:25] Oh, c’est une question très complexe, parce que je pense que pour ce qui est d’une telle envergure, beaucoup de gens auront automatiquement réfléchi à ce qui se passe au sud de la frontière. Je pense que notre réussite sera probablement légèrement différente de celle des États-Unis, car notre population est très différente de la leur. Par conséquent, il y aura inévitablement moins d’entreprises en démarrage provenant de notre écosystème et, en termes absolus, relativement moins d’entreprises Web canadiennes prospères. Toutefois, je crois fermement que nous avons ce genre de compétences et de soutien pour créer ces cas de réussite. Lorsque nous parlons d’une réussite massive, si nous examinons le modèle type de capital de risque, une entreprise sur dix offrira un rendement astronomique. Nous devons donc investir dans beaucoup plus de sociétés que ce que nous faisons actuellement. C’est pourquoi je recommande fortement d’investir dans les entreprises en démarrage au Canada.
Michael [00:16:44] À quoi ressemble le contexte des placements providentiels alors que nous espérons mettre fin à la COVID-19 en 2022?
Eva [00:16:51] Je pense que c’est le meilleur moment pour investir dans les entreprises en démarrage en ce moment, parce que chaque fois qu’il y a un point d’inflexion dans l’écosystème, nous voyons une nouvelle génération d’entreprises qui sont en train d’aider à faire progresser le monde dans un nouveau modèle. Lorsque la bulle technologique a éclaté, beaucoup de gens pensaient qu’Internet allait disparaître. Bien sûr, pas Internet en tant que tel, mais on pensait peut-être à ce moment-là que bien des sites Internet n’allaient pas survivre. Mais si nous examinons cela, nous pouvons voir que cette situation a littéralement jeté les bases de la réussite de Google en raison de l’effet de réseau de données qu’elle a créé pour devenir le moteur de recherche utilisé par tous.
Michael [00:17:35] La voie naturelle pour Two Small Fish est de dépasser les 12 millions de dollars en fonds d’investissement provenant de sociétés investisseuses comme la Banque CIBC et d’autres pour mener à bien une entente. Vous devez avoir un fonds plus important pour émettre des chèques plus importants. Quelle est la taille voulue et comment y arrivez-vous?
Eva [00:17:50] En ce moment, je n’ai pas l’ambition de le faire fructifier en un fonds d’un milliard de dollars. Lorsque vous avez un fonds aussi important, vous devez faire les choses différemment. Je vois Two Small Fish Ventures comme un fonds de démarrage dans l’écosystème qui fait les choses différemment. Surtout, je veux pouvoir travailler avec les fondateurs en leur faisant part de mon expérience, ou plutôt de notre expérience collective dans l’écosystème. L’une des différences de Two Small Fish Ventures est que je suis soutenue par de nombreux fondateurs de l’écosystème. Ce sont les fondateurs de Wind Mobile, de Wave Accounting et de Freshbooks, notamment. Ils offrent beaucoup de soutien, tant à moi-même qu’au fonds. Ensemble, nous partageons déjà les connaissances et le capital de ces fondateurs par l’intermédiaire du fonds. Mais en même temps, vous avez raison, nous devons faire des chèques plus importants pour avoir une plus grande influence. Je vais donc certainement faire fructifier le fonds. Le prochain fonds sera probablement de 30 à 50 millions de dollars afin que nous puissions avoir une influence plus importante, peut-être en dirigeant des ententes de premier plan dans l’écosystème plutôt que de seulement co-investir.
Michael [00:19:01] Eva, merci beaucoup de votre temps et de vos commentaires. C’était fascinant.
Eva [00:19:04] Merci de m’avoir invitée.
Michael [00:19:07] Eva Lau affirme que le Canada possède les compétences nécessaires et qu’il suffit d’offrir du soutien pour éviter un exode des talents dans deux domaines clés de l’expertise canadienne. Elle reconnaît qu’il est inévitable que les sociétés de capital de risque aillent de l’autre côté de la frontière, mais elle considère l’apprentissage automatique par intelligence artificielle et la chaîne de blocs comme deux technologies clés dans lesquelles le Canada brille. Selon Mme Lau, les entreprises canadiennes qui peuvent tirer parti de l’effet de réseau, alimenter leur offre, accroître la demande et faire le suivi de renseignements exclusifs se démarquent parmi leurs pairs à l’étranger. Je m’appelle Michael Hainsworth et je vous remercie de votre attention.